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LECTURE : Éric Vuillard, L’ordre du jour, Actes Sud (prix Goncourt 2017)

Un petit mot sur l’auteur : Éric Vuillard est un romancier qui écrit beaucoup sur l’histoire et son effet sur le présent. Il vient de publier un nouveau livre La guerre des pauvres qui aborde une révolte en Allemagne entre 1524 et 1526.

L’ordre du jour évoque les prémisses de la Seconde Guerre Mondiale en commençant avec la réunion secrète du 20 février 1933 entre Hitler et de grands industriels allemands que nous connaissons sous le nom de leurs entreprises – Opel, Bayer, Agfa, IG Farben, Siemens, Allianz, Telefunken – qui se sont associées au nazisme voire ont permis son installation. C’est dans ce contexte grave que l’auteur tente d’accrocher le lecteur par l’ironie que peut nous offrir l’histoire. Et pour bien s’en imprégner Éric Vuillard nous raconte l’histoire à travers un récit chronologique. En effet dès la fin de la réunion secrète, l’auteur nous entraîne avec une petite anecdote sur l’arrivée du Lord Halifax (Lord président du conseil en Angleterre) en novembre 1937 pour une réunion avec Hermann Goering (Ministre du 1er cabinet d’Hitler), après la remilitarisation de la Rhénanie et du bombardement de Guernica. Le choc que veut créer notre romancier c’est la passivité des démocraties qui ont tout vu et pourtant n’ont rien fait. Ainsi L’ordre du jour est un livre choc qui rappelle les rendez-vous manqués de l’histoire – ces moments où les évènements auraient pu se dérouler différemment – en racontant des anecdotes entre les chefs d’État. Ce livre est intéressant par sa vision très explicite et bien marquée, notamment à la fin du livre où l’auteur nous rappelle que certaines entreprises comme Flick (puissant conglomérat allemand qui a fourni des armes au nazis) a fait travailler des juifs dans les pires des conditions mais, en plus, quand il a fallu faire un geste envers les victimes de la Shoah, il n’a rien voulu donner alors qu’il avait offert une somme astronomique aux nazis. De cette manière ce roman nous rappelle que l’histoire est un combat permanent pour établir des faits au plus proche de la réalité, qui nécessite un engagement quotidien et intellectuel pour que les hommes et les femmes n’oublient pas les crimes perpétrés dans l’histoire.

 

Lauriane Gomot

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