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L'inscription d'une ancienne horloge à l'inventaire au titre des monuments historiques

En juin 2017, deux horloges d'édifices ont été retrouvées dans la cave de la mairie de Mende grâce à la conservatrice du musée, Madame Aurélie Jalouneix. L'une d'entre elle, dite « Horloge à cage » ou  « cage-fer » date, semble-t-il, de la charnière entre le XVIIe et le XVIIIe siècles. Ce patrimoine d'une qualité technique incontestable a pu être préservé de façon plus pérenne grâce à son inscription au titre des monuments historiques et bénéficier d'une protection et d'un lieu de stockage adéquat. Il est désormais entré dans les réserves du Musée du Gévaudan qui compte plusieurs collections importantes et devrait ouvrir ses portes dans les années à venir.

L'inscription dite « au titre des monuments historique » permet la conservation et une protection des objets. Le site gouvernemental  « culture.gouv » définit cette mesure comme une « servitude d’utilité publique fondée sur l’intérêt patrimonial d’un bien, qui s’évalue en examinant un ensemble de critères historiques, artistiques, scientifiques et techniques. Les notions de rareté, d’exemplarité, d’authenticité et d’intégrité des biens sont notamment prises en compte ». Cette protection inclut par exemple que seul un spécialiste assermenté par une certification gouvernementale peut travailler sur ces objets. Les interventions menées par des non-spécialistes sont un grand facteur de dégradation des biens patrimoniaux. D'autres horloges du territoire lozérien ont été ainsi durablement endommagées. Les objets inscrits sont « inaliénables » et « imprescriptibles » c'est à dire qu'ils ne peuvent être vendus ni cédés s'ils appartiennent à l’État.

Cette protection peut être sollicitée par n'importe quel citoyen français auprès des services départementaux du patrimoine mobilier, en collaboration avec le propriétaire de l'objet. Ainsi pour l'horloge, propriété de la Mairie de Mende, l'inscription a été faite avec l'approbation du Maire, M. Laurent Suau, et du conseil municipal. La première mesure est la constitution d'un dossier, comprenant une lettre à l'attention du service chargé de la protection. Il doit démontrer l’intérêt patrimonial de l'objet et porter la demande de le faire passer en Commission Régionale sur le Patrimoine et l'Architecture (CRPA). En l'occurrence il a été adressé à Madame Isabelle Darnas, Conservatrice en Chef du Patrimoine en Lozère. Une fiche inventaire attenante réalisée pour l'horloge est également communiquée attestant de l'ancienneté et de l’importance de l’objet. Y figurent une description sommaire ainsi que des éléments explicatifs du fonctionnement de l'horloge. L'horloge de la municipalité de Mende, ainsi signalée a été présentée par Madame Darnas à la CRPA qui a approuvée l'inscription de cette horloge au titre des monuments historiques.

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Quelques mots sur l'horloge à cage de la mairie de Mende

Cette horloge imposante se présente sous la forme d'un parallélépipède rectangle et mesure 106cm de long pour une profondeur de 59cm et une hauteur de 78,5cm. La cage est composée de bandes de fer forgé et de montants ornés de pommeaux. Le tout est assemblé par clavetage. L’absence de vis est un premier indice de l'ancienneté de cette horloge.

La cage est divisée en trois corps de rouages, implantés verticalement. Le premier, dit « rouage de mouvement » en horlogerie, est terminé par l'échappement et l'attache du balancier. Il sert au mécanisme permettant à l'horloge d’égrener le temps. Ce premier rouage commande aux deux autres : terminés par des volants d'inertie (sorte d'hélice pourvus de 6 et de 8 pales). Ce sont les rouages de sonnerie. Le premier de ces deux rouages est celui de la sonnerie des quarts et le second celui de la sonnerie des heures et des demies. Un système de détentes libère les rouages de sonneries à intervalle régulier : à chaque heure, chaque demi-heure et chaque quart d'heure. 

Vue de détail : Le barillet de mouvement sur lequel s'enroulait la corde du poids-moteur.

Vue de détail : Le point d'attache du balancier appelé « fourchette ».

En horlogerie, chaque rouage est pourvu d'un barillet, situé en bas de chaque train de rouage, dont les cordes (encore présentes sur deux de ces organes) soutiennent les poids de l'horloge. La longueur de ces cordes nécessite que l'horloge soit placée dans un édifice relativement haut pour permettre la descente des poids. Ils fournissent l'énergie nécessaire au fonctionnement du mouvement de l'horloge et de ses sonneries.

 

Pierre-Louis Vacquier 

(Horloger à Mende et Master TRACES)

Vue générale : L'horloge « à cage » avec ses trois corps de rouage, à gauche : celui du mouvement. L'horloge était encore conservée dans la cave de la mairie de Mende.

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