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Les anciens de Paul Va' : entretiens en série

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Camille et le Master Histoires militaires et études de Défense

Camille a été diplômée du master Histoires militaires et études de Défense à l’université Paul-Valéry en 2018.

 

Pourquoi avoir fait une licence d’histoire ?

Je n’ai pas suivi une licence complète : j’ai commencé par deux ans de classes préparatoires suivis d’un an en Allemagne. Ce n’est qu’à l’issue de cette expérience à l’étranger que je suis entrée à la fac, en licence 3 Histoire, parcours HIRISS en parallèle d’une licence 3 d’allemand. Mon choix s’est porté sur l’histoire depuis mon collège, dès la 4e, confirmé par mon stage de découverte professionnelle en 3e. Ma professeure d’histoire de l’époque m’a donné un véritable goût pour l’histoire, goût que j’ai cultivé en allant dans des musées, sur des sites historiques ou en regardant des documentaires et des films historiques. Cette passion s’est renforcée tout au long de ma scolarité au lycée et c’est ainsi que j’ai souhaité poursuivre en histoire à l’université.

 

Quel genre d’étudiante étiez-vous ?

On fait des études pour notre avenir, pas pour celui de quelqu’un d’autre, donc j’ai suivi mes cours avec sérieux et assiduité, même quand je n’appréciais pas forcément le professeur ou le contenu du cours. J’ai toujours réussi à y trouver mon compte même quand ça ne m’intéressait pas tellement.

 

Votre projet professionnel en L1 était-il le même en L3 ?

Oui tout à fait. Je savais que je souhaitais travailler dans le domaine de l’histoire et des musées. J’ai commencé par une classe prépa pour rester dans un système encadrant les élèves de la même manière qu’en lycée et pour acquérir une méthode de travail efficace. Je savais que mon niveau n’était pas suffisant pour entrer dans une grande école, mais que cette fameuse méthode et la quantité de connaissances engrangées allaient me servir ultérieurement, soit à la fac soit plus tard.

 

Qu’est-ce que vous a amené à faire un master recherche ?

Après un passage au salon de l’étudiant chaque année pendant 4 ou 5 ans, j’ai toujours identifié le master « Histoires militaires et études de Défense » comme étant celui qui m’intéressait le plus pour plusieurs raisons. D’abord, j’ai toujours aimé l’histoire militaire : les guerres, les affrontements, les stratégies de combat, leur évolution ainsi que celle des armes... Ainsi, ce master s’est imposé assez rapidement. Par ailleurs, j’ai tout simplement été assez séduite par la maquette, autant pour le master 1 que le master 2 plus que par la spécialisation professionnelle. J’ai choisi la voie de la recherche car je préfère étudier l’histoire passée plutôt que l’analyse géopolitique et les enjeux de sécurité actuels, bien que je reste ouverte à tout sujet d’étude.

 

Pourriez-vous présenter votre thème de recherche ? Comment l’avez-vous défini ?

Ayant toujours aimé l’allemand, l’histoire contemporaine et l’évolution des relations franco-allemandes, je me suis spécialisée dans les relations militaires franco-allemandes de 1870 à 1919.

En première année, mon mémoire s’intitulait : « La sortie de la Première Guerre mondiale en France et en Allemagne. Regards croisés (11 novembre 1918-28 juin 1919) ». Durant l’été précédant mon M1, j’ai effectué un stage en Allemagne au musée-maison natale de Friedrich Ebert, premier président de la République de Weimar. J’y ai découvert la révolution allemande du 9 novembre 1918 qui entraîne la chute de l’Empire allemand et le début de la première République allemande, dite « de Weimar ». Au départ, je pensais travailler sur une comparaison entre les deux républiques et les deux grandes révolutions, françaises et allemandes. Or, il fallait une composante militaire et finalement, je me suis orientée vers la sortie de la guerre de 1914-1918.

De novembre 1918 à juin 1919, l’Allemagne est l’ennemi numéro 1. A travers les unes de deux quotidiens, Le Petit Parisien pour la France et le Berliner Tageblatt en Allemagne, j’ai étudié la manière dont ces deux pays ont accueilli l’armistice, la fin proche de la guerre, et la manière dont ils imaginaient la paix et l’avenir, entre le 11 novembre 1918 et le 28 juin 1919. J’avais envisagé de travailler sur des journaux de plusieurs tendances politiques, mais par manque de temps, je me suis focalisée sur deux quotidiens considérés comme modérés pour l’époque.

Mon mémoire de M2 portait sur la guerre de 1870-1871. J’étais partie pour rédiger un mémoire préparatoire à une thèse, mais mon projet a évolué vers un mémoire classique comme l’année précédente (j’avoue ne plus me souvenir exactement pourquoi). Lors de mon M1, j’ai vu à plusieurs reprises l’importance de la guerre de 1870-1871 dans les mémoires en 1918-1919. Certains éléments dans la paix de 1919 sont directement liés à ce conflit. J’ai donc décidé de m’y intéresser plus en étudiant sur les différents éléments mémoriels de cette guerre.

En M2, il nous fallait organiser un mini-colloque. J’ai donc choisi d’utiliser mon sujet de mémoire pour gagner du temps dans mes recherches. Le sujet étant particulièrement vaste, j’ai choisi l’angle des monuments commémoratifs après avoir vu pas mal de choses sur ce sujet. Lorsque mon projet de mémoire a évolué vers un mémoire classique, j’ai choisi de développer mon sujet d’exposé qui m’avait beaucoup intéressé. Cela me permettait aussi de centrer plus précisément mon propos car la mémoire peut prendre des formes très nombreuses.

 

Qu’avez-vous fait après votre master recherche ? Comment vos formations vous ont-elles (ou vous sont-elles) utiles dans votre projet actuel ?

Après mes deux années de master recherche, j’ai continué avec un master professionnel dans le domaine du patrimoine et des musées pour pouvoir prétendre à travailler dans un musée en acquérant les bases théoriques grâce aux cours. J’ai choisi le master 2 Muséologie de l’université de Strasbourg pour 3 raisons : un master pro en 1 an, une plaquette répondant à mes attentes cités précédemment et même plus avec la réalisation d’une exposition pour valider l’année, et enfin, la proximité avec l’Allemagne pour continuer à parler allemand. 

Pour mélanger à la fois ma passion de l’histoire militaire et les nécessités du master, j’ai candidaté au musée de l’Armée à Paris pour effectuer mon stage de fin d’études où j’ai été acceptée. Là, j’ai été assistante du commissariat de l’exposition « Comme en 40... » qui traitait de l’histoire de la France et des Français durant l’année 1940.

Au musée, j’ai très rapidement entendu parler des institutions d’archives évoquées en cours lors de mon M1. Je n’ai donc pas été perdue et j’ai de suite compris de quoi il était question lorsque j’en ai entendu parler en réunion ou que j’ai dû m’y rendre pour y effectuer des recherches.

 Ma passion et mes deux masters m’ont permis de décrocher un stage dans un haut lieu du patrimoine français, d’y rester pendant presque deux ans. J’ai ensuite travaillé comme documentaliste à la médiathèque de la Défense pour indexer des photographies de la Première Guerre mondiale (grâce à mes connaissances acquises lors de ma formation en histoire et au musée). Je suis actuellement à nouveau au musée de l’Armée pour 10 mois. On peut donc dire que ma formation a été un moteur dans ce que je fais aujourd’hui.

 

Au cours de vos années d’études, quelles furent les difficultés rencontrées ? Comment les avez-vous affrontées ?

C’est difficile à dire. Je dirais que pour moi, le plus compliqué a pu être la gestion du temps. J’ai fait une double licence, ce qui m’a demandé de travailler deux fois plus que mes camarades de l’une ou de l’autre formation. En master, j’ai choisi des sujets qui ont exigé beaucoup de temps : il y avait énormément de sources et la moitié était en allemand, donc j’ai mis un peu plus de temps à traiter les infos en allemand malgré mon bon niveau dans cette langue.

Mon sujet de master 2 était aussi très imposant. J’ai travaillé sur les régions Alsace et Lorraine d’aujourd’hui (celles d’avant la réforme des 13 régions). Seul le Haut-Rhin a été écarté de mes recherches par manque de temps. La base de mon sujet, les monuments commémoratifs, a exigé un travail de fourmi pour en identifier un maximum, remplir toutes leurs caractéristiques dans un tableau, analyser les résultats etc. Ça a été une véritable étude statistique. Moi qui avais commencé l’année en me disant que j’essaierais de faire un mémoire moins complexe que l’année précédente, je me suis complètement fourvoyée. Sur le moment, ça a été très fatiguant, mais j’ai adoré faire ce travail et j’en ai été récompensée. Ce type de travail implique qu’on s’investisse à fond en semaine et le weekend. Au premier semestre et au début du second, j’ai parfois un peu trop profité de mes samedis et dimanches en me disant que j’étais dans les temps, mais à la fin, j’ai passé pas mal de soirées à écrire et à tout mettre en page.

Un (ou des !) conseil(s) pour les étudiants en licence ou en master?

Bien s’organiser est super important, en particulier en cas de double cursus ou en master recherche.

Le master recherche exige une sacrée organisation dès le début de l’année pour pouvoir se concentrer sur les cours tout en commençant à réfléchir sur le sujet de mémoire, voire à lancer les recherches. Je conseille vivement ceux qui s’intéressent à un master recherche à réfléchir dès leur L3 à leur sujet de mémoire et au professeur qui pourrait les diriger.

Les sujets de mémoire peuvent être traîtres. Il faut que ce soit précis, mais en même temps, il faut pouvoir trouver des sources sur le sujet. Attention aux sources et à la bibliographie en langue étrangère. Je pense ici à l’histoire antique, marquée par de nombreux historiens anglais et allemands par exemple, ou aux sujets d’histoire croisée.

Attention à la faisabilité du sujet choisi. Mes deux sujets de mémoire étaient super intéressants et m’ont passionnée, mais j’ai fini au dernier moment malgré un investissement quotidien assez important. Il faut savoir reconnaître dans quoi on s’engage et ne pas baisser les bras. Dès le premier semestre de mon M1 par exemple, j’ai vite compris que je n’arriverais pas à effectuer l’analyse minimum prévue c'est-à-dire une étude de 3 journaux côté français, 3 autres côté allemand. J’étais partie pour étudier toutes les pages de ces quotidiens, mais très vite, je me suis rendue compte que ça me prenait beaucoup trop de temps. J’ai fini par restreindre mes sources à la une d’un seul journal dans chacun des pays étudiés. J’ai décidé d’utiliser les autres sources plus tard si j’en avais le temps. En l’occurrence, c’est un projet que j’ai pour les années à venir, car impossible en quelques mois de master.

Concernant les mémoires, il ne faut également pas avoir peur, dès la rentrée, quand les professeurs vont en parler ou si des élèves montrent les leurs. Les profs vont dire qu’ils attendent quelque chose de l’ordre de 80 pages environ. Au début, on se dit que c’est impossible mais en réalité, si on a mené un gros travail de recherches et qu’on a défini un plan qui tient la route, on peut écrire beaucoup, sans s’en rendre compte : mes mémoires ont fait dans les 360 pages pour le premier et dans les 450 pages pour le second ! Un mémoire est un travail assez exigeant. Contrairement à un exposé, on ne peut pas faire un mémoire à la dernière minute.

Contacter des anciens pour avoir leurs avis sur les formations, leurs contenus, les exigences etc. permet d’avoir des conseils et surtout de dédramatiser le mémoire pour ceux qui sont en L3 et qui souhaiteraient faire un master recherche (ou les étudiants qui débutent un master et qui pourraient être un peu effrayés par les attentes des professeurs).

Pour en savoir plus sur le master Histoires militaires et études de Défense https://etu-ufr3.www

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