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Les anciens de Paul Va' : entretiens en série

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Léa Tavenne et les tempêtes du golfe du Lion

 

Ancienne étudiante en master Histoire – Parcours TRACES, Léa Tavenne est aujourd’hui doctorante contractuelle en histoire environnementale (mais pas seulement !), à l’Université Paul Valéry UM3, au sein de l’UMR 5140 Archéologie des Sociétés Méditerranéennes. Elle travaille, sous la direction de Benoît Devillers, sur les tempêtes et les naufrages dans le golfe du Lion, aux époques moderne et contemporaine.

 

Pourquoi avoir fait une licence d’histoire ?

Un peu par hasard, je dirai. Initialement, je pensais passer les concours de Sciences Po et m’étais même inscrite au DU proposé par l’UFR3. J’aimais déjà l’histoire au lycée mais c’est réellement à la fac que j’ai compris de quoi il en retournait : les méthodes et les approches que l’on nous présentait m’ont beaucoup plus intéressées.

 

Quel genre d’étudiante étiez-vous en licence et en master ?

Pour la licence, je dirai… « normal-participante » ? Je participais beaucoup en classe et fournissait le travail demandé… Pour les notes, c’était dans le juste milieu. Mes notes étaient bonnes, mais pas non plus excellentes.

Ce fut différent pour le master. La recherche a été un déclencheur. Mon mémoire occupait mon temps et mon esprit. En plus du mémoire, du temps passé dans les archives et des cours en TRACES, le master a également été le moment pour assister à des colloques, travailler sur des articles etc.  

 

Le projet de L1 était-il le même qu’en L3 ?

Pas du tout ! Au début, je voulais faire du journalisme. Orientation classique du bon élève qui a fait un bac L. Puis dès la L1 j’ai beaucoup aimé l’histoire, mais aussi la manière dont on pouvait suivre ses traces. Durant ma L2, Marc Conesa nous avait fait un cours de paléographie. Ça m’a marqué. Je me suis dit, à ce moment-là, que moi aussi j’avais envie de toucher aux sources.  J’ai donc commencé à me renseigner sur les masters pour faire de la recherche.

 

Qu’est-ce qui vous a amené à faire un master TRACES ?

Alors, d’amblée, je voulais travailler sur l’histoire des littoraux… ce qui n’est pas vraiment une spécialité montpelliéraine. Je me suis renseignée sur d’autres masters comme ceux proposés au sein des universités de Bordeaux, Marseille… Mais c’est la vision très pluridisciplinaire, transdisciplinaire du master TRACES qui m’a semblé la plus pertinente pour appréhender un objet historique aussi complexe que le littoral.

 

Comment avez-vous défini votre thème de recherche ?

Ce qui m’importait, c’est que ça ait un lien avec la mer : je ne l’envisageais pas autrement. Et je voulais faire de l’histoire moderne parce que c’était les cours qui m’avaient le plus marqués au cours de la licence. Marc Conesa a été mon directeur de recherche durant mes deux années de master. Nous nous étions mis d’accord pour travailler sur la démographie littorale, qui a constitué le sujet de mon M1. Sujet très formateur qui m’a permis d’expérimenter des logiciels de cartographie et de brasser différentes archives. Au cours de cette première année de recherche, au fil des sources, j’ai remarqué qu’il y avait pas mal de choses sur les naufrages, ce qui m’a intrigué. Nous en avons rediscuté et défini un nouveau sujet. On peut dire qu’il me suit depuis ! (Des regrets ?) Non, aucun regret !

 

Sur quoi portaient (portent) vos recherches, de M2 et de thèse, exactement ?

En M2 TRACES j’ai travaillé sur les naufrages au XVIIIe siècle sur les côtes roussillonnaises et l’économie qu’ils généraient au sein des communautés littorales. Puis mon sujet s’est étoffé. Les échelles spatiales et chronologiques se sont multipliées et les dimensions environnementales et paléoclimatiques se sont rajoutées. Aujourd’hui je suis en thèse sous la direction de Benoît Devillers (MCF et HDR, au sein de l’UMR5140 Archéologie des Sociétés Méditerranéennes), et le titre provisoire de ma thèse est « Perdus dans la tempeste, Les naufrages dans le golfe du Lion comme marqueurs des relations entre l’homme et le milieu à travers les siècle ».

 

Qu’avez-vous fait après votre master recherche ? Comment votre formation vous a-t-elle été utile ?

La pluridisciplinarité qu’offre le master TRACES a été une très bonne formation. Il y a vraiment une volonté de nous pousser vers d’autres disciplines qui nous mettent face à de nouvelles approches, de nouveaux outils (cartographie, mise en réseaux, base de données…). C’est un vrai atout pour l’historien en devenir. C’est le master TRACES qui m’a réellement permis de travailler sur l’histoire environnementale et de m’ouvrir vers d’autres disciplines, aussi bien en sciences humaines qu’en sciences environnementales.

A la fin de mon master, je voulais faire une thèse mais je sentais qu’il me fallait plus de temps pour affiner mon projet de recherche et me préparer aux concours des contrats doctoraux (*) . J’ai donc fait un Master en Gestion des Littoraux et des Mers (GLM, Université Paul Valéry) ce qui m’a permis, dans un premier temps, d’avoir une formation « professionnalisante » mais aussi – et surtout – d’approfondir l’aspect environnement de ma recherche. C’est à cette occasion que j’ai pu travailler avec Benoît Devillers.

(Le passage d’une formation historienne à une formation de géographe n’a pas été trop dur ?) Pas vraiment. Ça a demandé du travail et une certaine ouverture d’esprit, dépasser le carcan disciplinaire. Mais j’avais un projet de recherche et ça donné un sens à ma démarche. C’est toujours plus facile quand on sait pourquoi on fait les choses !

 

Un plan en tête pour la suite ?

Finir ma thèse, dans un premier temps ! Le « plan A » reste la recherche. Mais les places sont chères … J’ai eu l’occasion de donner des cours au sein de l’université et c’est vrai que l’enseignement me plait beaucoup. Je peux donc envisager de passer les concours de l’enseignement ou encore travailler dans les collectivités territoriales (patrimoine environnemental, maritime, etc.) !

 

Quelles furent les difficultés rencontrées au cours de vos années d’études ? Comment les avez-vous affrontés ?

J’ai toujours eu du mal avec le par cœur… Je n’ai aucune mémoire et c’était – et est toujours – ma grande faiblesse. Je suis également, pour différentes raisons, très mauvaise en orthographe. J’ai donc dû mettre en place plusieurs techniques pour pallier ce problème (rendre, quand cela est possible, par ordinateur en utilisant le correcteur orthographique, faire relire tous mes devoirs faits à la maison, etc.). Et, durant les masters, comme pour tous les étudiantes et les étudiants je pense, il y a eu la peur de l’incertitude, une sorte de pression pour l’avenir, qui peut parfois être paralysante. Ça ne s’arrange pas en thèse, malheureusement, mais on apprend à la surmonter !

 

Un (ou des !) conseil(s) pour les étudiants en licence ?

S’ils ont envie de continuer dans la recherche ? La curiosité !! je crois qu’elle est indispensable en histoire ! Puis s’ouvrir, aux différentes manières de faire de l’histoire, peut être aussi aux différents disciplines… Mais peut être que tout ça vient en master plutôt. Et sûrement se faire confiance, ne pas se mettre de barrières (du type : « ah mais je ne connais personne, je ne suis pas pistonné » ou « mes parents ne sont pas agrégés », etc.). Essayer d’y croire même si le contexte ne semble pas propice à cela.

(*) Les contrats doctoraux servent à financer une thèse. Pour en avoir un, il faut passer un concours au cours duquel on soumet notre projet de recherche à une commission. Il y a plusieurs types de contrats (écoles doctorales, régions, entreprises, écoles françaises à l’étranger, LabEx etc.).

Pour en savoir plus sur le master Histoire parcours TRACES https://etu-ufr3.www.univ-montp3.fr/

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